Archive | février, 2012

Paris Texas Shoes

23 Fév

Après lecture du billet de imary, j’ai décidé de me pencher sur un des points mis en avant par ses soins. Il s’agit de la scène des chaussures dans Paris Texas. Ce moment où Travis pend les chaussures de toute la famille dans le but de les cirer. Il les aligne à l’extérieur, exposées en hauteur tel un rayon chaussurier. L’idée de Marie-Pierre avec laquelle je partage pleinement mon avis, c’est que  cette exposition suppose l’idée de la surconsommation.

A mon sens, c’est tout à fait cohérent il y a une série de paires placées les unes après les autres. Mais Marie-Pierre se pose une question par la suite : « Le fait de cirer toutes ces chaussures et d’ainsi les placer sur le béton les rend quelque peu ridicules. À quoi servent-ils vraiment d’autre que d’être montrés? » C’est cette question qui m’a fait réfléchir. Pour comprendre l’utilité de cette scène, son message, il faudrait savoir ce que représente la chaussure dans notre société. En 2005, aux Etats-unis, une étude dirigée par Russell Belk à l’université de l’Utah avait pour objet de recherche « Les chaussures et le soi« . Cette étude démontrait que la chaussure était un véritable marqueur d’identité.

Au début, quand il reste encore muet, il porte des chaussures qui n’ont plus grande utilité. Elles ne protègent que très peu les pieds de Travis, n’ont aucun style. Elles sont seulement rafistolées dans le but de maintenir la semelle.  (voir photo ci-dessous).

Dans l’étude citée précedemment, il est dit qu’ « Une bonne paire de chaussures peut entraîner une transformation magique et positive de soi. Comme pour la consommation en générale, la consommation des chaussures concerne non seulement la relation entre l’individu et l’objet, mais aussi les relations interpersonnelles, dont les chaussures sont les médiatrices. » Je dirais donc que le symbole de la chaussure n’est pas complètement anodin dans le film. Travis fait un échange contre son frère de ses chaussures neuves contre les anciennes Santiags. C’est une façon pour lui qu’il aurait de ne pas passer directement à la nouveauté et de garder un pied sur terre, les chaussures ayants une valeur d’authenticité parce que pas complètement neuves. (C’est presque le même type de troc qu’on retrouve entre l’avion et la voiture, Travis a peur de la brutalité du changement d’environnement, d’atmosphère. Et puis il y a encore une fois un rapport au temps : la rapidité en avion et le passé dans les vieilles santiags. ) Le symbole de la chaussure serait donc à mon sens, un indice de compréhension. Cet accessoire fait partie intègre de l’engrenage dans le processus d’évolution de Travis.

Autre chose : la chaussure comme objet de consommation. Dans notre cours sur la société de consommation, il est dit que l’objet de consommation était dans l’histoire amené à survivre et voir mourir ses propriétaires. Maintenant c’est le contraire, nos produits de consommation ont un cycle de vie et ne sont pas éternels. Travis les cire, il les entretient comme si son rapport à ces objets était très différent du nôtre. Il les expose en hauteur comme si elles avaient une importance et une valeur artistique. La protection de ces objets, ces chaussures est le signe que Travis est plutôt conservateur dans le sens où la nouveauté, le changement brutal n’est pas envisageable. C’est progressif, comme son évolution dans le film.
Un dernier point sur le statut social des possesseurs de ces chaussures : le frère et la belle-soeur de Travis. »Les chaussures sont les totems du désir désincarné. Elles sont des délices pour les yeux. Poésie pour les pieds, glaçage sur l’âme. Elles représentent tout ce que vous avez toujours voulu: glamour, succès, esprit bien aiguisé » Le fait que le couple en possède en quantité représenterait leur réussite sociale, la belle maison en Californie, l’enfant (bien qu’il ne soit pas à eux), la réussite en somme.
Les commentaires sont les bienvenus !

La Belle Verte

15 Fév

J’ai récemment vu un film datant de 1994 : La Belle Verte de Colline Sereau

Bien que ce film soit français, c’était la première fois que je le visionnais. J’en parle aujourd’hui car j’ai été marquée par le côté visionnaire de la réalisatrice.  Ce film évoque l’existence de plusieurs planètes sur lesquelles il y a de la vie, dont la planète verte. Sur cette dernière, la monnaie, les automobiles, la télévision, par exemple, n’existent pas. C’est un monde où les gens vivent en parfaite harmonie et où il n’y a pas une once de haine ou de différence dans un groupe.

J’ai sélectionné un passage du début du film :

Par la suite, Mila, une habitante de la planète verte (jouée par Coline Serreau elle-même) se rendra sur la planète Terre.

C’est avec beaucoup d’humour et de jusqu’au-boutisme que Coline Serreau apprend à une société dénaturée (la notre, l’actuelle) le concept d’humilité à travers un enchaînement de remises en questions percutantes, qui saura tous nous rappeler nos meilleurs idéaux, et faire réagir ce que nos sentiments et notre esprit critique ont de meilleur. Une humble leçon de vie qui peut déranger.

Ce film a un message, très simple et qui tiendrait en trois lignes; Notre société va mal. Elle a toutefois un avenir, qui passe par le changement radical de notre manière de fonctionner. Sur un fond d’écologie, on aborde quelques thèmes importants (avec légèreté); malbouffe, argent, éducation, religion, etc…

Ce film était, à son « époque » (18 ans déjà ! ) légèrement en avance sur son temps… En 94, on commençait à peine à s’inquiéter de l’état de la planète, et encore… Ce n’était que le début de la montée médiatique des partis écolos, qui pour beaucoup de gens étaient de sacrés rigolos… Maintenant, les partis écolos sont partout, et le mauvais état de notre planète n’est plus un mystère pour personne.

On y évoque pas mal aussi les effets négatifs de la télévision, des émissions politiques, ainsi que tous les produits médiatiques « bouffeur de cerveaux » ou sans utilité pédagogique . Le divertissement.

Le reflet de notre société en pleine face.

Pinterest

8 Fév

TOUCH

1 Fév

J’aimerais vous parler cette semaine de cette série qui vient à peine d’être lancée par FOX : TOUCH.

Il n’existe pour l’instant que l’épisode pilote mais je suis impatiente d’en voir davantage !

Je pense qu’il faut être fan du genre d’histoires qui s’entrecroisent, ce genre où il y a des détails « clés » par centaines qui ont tous un lien direct avec un évènement imminent. Cela fait très longtemps que je n’étais pas restée scotchée devant mon écran de cette façon (depuis Breaking bad ou Prison Break saison 1).

Le casting se défend plutôt bien avec Kiefer Sutherland (24) et Dany Glover…

J’ignore si la série va tenir sur ce rythme, mais pour un premier épisode, je trouve ça top ! (en tous cas meilleur que les nouvelles séries du moment comme Alcatraz & co)

Le scénario est axé sur les évènements du 11 septembre 2001. Un enfant autiste ne communique qu’à travers les chiffres et utilise comme canal d’expression, le téléphone cellulaire. Mais pas de la même façon que nous le faisons tous… Les signaux qu’il envoie sont d’ordre presque télépathiques. Les adultes qui l’entourent (son père notamment) vont tenter de comprendre son activité. L’ère post-attentats, 10 ans plus tard et ses conséquences et effets sur la génération née à ce moment. Des personnes sont reliés les unes aux autres sans même se connaitre aux quatre coins du monde. Dans le pilote, on se retrouve à Tokyo, Bagdad et New York. Dans ces 3 villes, des catastrophes vont pouvoir être évitées, grâce à un enfant muet mais savant.